Les crises, signes des contradictions internes du capitalisme
Depuis 1825, date où éclata la première crise générale, la totalité du monde industriel et commercial, la production et l'échange de l'ensemble des peuples civilisés de leurs appendices plus ou moins barbares se détraquent environ une fois tous les 10 ans (…). L'engorgement dure des années, forces productives et produits sont dilapidés et détruits en masse jusqu’à ce que les masses de marchandises accumulées s’écoulent enfin avec une dépréciation plus ou moins forte, jusqu’à ce que productions et échanges reprennent peu à peu leur marche. Progressivement, l'allure s'accélère, passe au trot, le trot industriel se fait galop et ce galop augmente à son tour jusqu'au ventre à terre d'un steeple-chase1 complet de l'industrie, du commerce, du crédit et de la spéculation, pour finir après les sauts les plus périlleux, par se retrouver dans le fossé du… krach. Et toujours la même répétition. Voilà ce que nous n'avons pas vécu pas moins de 5 fois déjà depuis 1825, et ce que nous vivons (1877) pour la 6e fois
Friedrich Engels (1820-1885), Socialisme utopique et socialisme scientifique, Paris, 1880
1. Course d’obstacles