Document général : Chronologie des événements de Fourmies
1889 : L'Internationale ouvrière appelle les ouvriers à faire grève et à manifester chaque 1er mai
1891 : Fourmies, dans le Nord, compte 16 1000 habitants dont 75% d'ouvriers travaillant dans des usines textiles
20 avril : Les socialistes Hippolyte Culine et Paul Lafargue aident les ouvriers qui s'apprêtent à manifester à rédiger leurs revendications : la réunion de préparation prévoit la grève du 1er mai, la revendication de la journée de 8h et la création d'une caisse de retraite pour les ouvriers
30 avril : A la demande de 32 patrons de Fourmies, le maire réclame un renfort de troupes au sous-préfet qui envoie 2 compagnies de soldats
1er mai : Quelques centaines d'ouvriers défilent en criant « c'est les 8 heures qu'il nous faut ! ». Ils demandent la libération des grévistes emprisonnés dans la matinée. Après les tensions avec les manifestants, l'armée tire sur ordre du commandement : la fusillade fait 10 morts, dont 4 femmes et un enfant
5 mai : Les députés votent à l'unanimité le versement d'une indemnité de 50 000 francs aux familles des victimes et les ouvriers reprennent progressivement le travail
6 mai : Hippolyte Culine est condamné à 6 ans de prison pour incitation à l'émeute
1903 : Inauguration d'un monument aux morts à la mémoire des fusillés de Fourmies
La création de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO)
En 1905, les partis socialistes français se regroupent en un seul parti, la SFIO.
Le Parti socialiste est un parti de classe qui a pour but de socialiser les moyens de production et d'échange, c'est-à-dire de transformer la société capitaliste en société collectiviste ou communiste, et, pour moyen, l'organisation économique ou politique du prolétariat. Par son but, son idéal, par les moyens qu'il emploie, le Parti socialiste, tout en poursuivant la réalisation des réformes immédiates revendiquées par la classe ouvrière, n'est pas un parti deréformes, mais un parti de lutte des classes et de révolution.
Le groupe socialiste au Parlement doit refuser au gouvernement tous les moyens qui assurent la domination de la bourgeoisie et son maintien au pouvoir, refuser en conséquence les crédits militaires, les crédits de conquête coloniale, les fonds secrets et l'ensemble du budget.
Déclaration de la commission d'unification, 30 décembre 1904
Les idées socialistes
J'appartiens, vous le savez, à ce grand parti socialiste qui a uni toutes ses forces pour hâter l'émancipation complète des prolétaires et l'avènement d'une société plus harmonieuse et plus juste, où le travail sera souverain (…). Ces vastes lois ne seront possibles que par une réforme hardie de l'impôt qui demandera aux classes riches, jusqu'ici privilégiées, une plus large contribution (…). Avec vous tous, citoyens, avec tout le parti socialiste, avec la classe ouvrière et paysanne, toujours mieux organisée, avec les républicains qui veulent donner son sens plein à la République, je travaillerai à cette grande œuvre, qui sera une œuvre d'apaisement aussi bien que de justice.
Jean Jaurès, Profession de foi à l'occasion de sa candidature aux élections législatives à Albi, 1906