Document général : Chronologie
1874 : Le travail des femmes le dimanche et au fond de la mine est interdit
1880 : Création de collèges et de lycées publics de jeunes filles (loi Camille Sée)
1881 : Les lois Jules Ferry rendent l'enseignement primaire obligatoire pour les garçons comme pour les filles
1882 : Le programme des écoles primaires publiques précise que « grâce aux travaux manuels comme la couture, la maîtresse développera chez les filles, les qualités sérieuses de la femme de ménage »
1884 : Autorisation du divorce. Les femmes peuvent adhérer à un syndicat.
1892 : Limitation de la journée de travail des femmes à 11h et interdiction du travail de nuit
1900 : La profession d'avocat est autorisée aux femmes (Jeanne Chauvin, première avocate)
1907 : Une loi autorise les femmes mariées à disposer librement de leur salaire
1909 : Congé de maternité de 8 semaines, mais sans salaire
groupes d'industries | nombre d'ouvrières en 1875 | nombre d'ouvrières en 1882 | nombre d'ouvrières en 1895 | augmentation en % 1875-1895 |
Métallurgie Textile Cuir et papier Chimie Construction de machines | 2 833 16 223 2 434 1 394 175 | 4 063 15 665 2 586 2 014 %21 | 7 641 27 920 4 862 3 628 871 | 48,9% 72,1% 99;7% 160,3% 297,7% |
Les revendications sociales des femmes au travail
Ou les femmes sont les égales des ouvriers et des bourgeois, ou les bourgeois, comme ils l'affirment, sont les supérieurs des ouvriers et des femmes. Sachez-le, citoyens, ce n'est que sur l'égalité de tous les êtres que vous pouvez vous appuyer pour être fondé à réclamer votre avènement à la liberté. Si vous n'asseyez pas vos revendications sur la justice et le droit naturel, si vous, prolétaires, vous voulez aussi conserver votre privilège, les privilèges du sexe je vous le demande, quelle autorité avez-vous pour protester contre les privilèges de classe ? (…)
Notre affirmation de l'égalité sociale et politique de la femme et de l'homme et en même temps que l'expression de notre conviction, une protestation contre ceux qui, au mépris de la liberté humaine, osent encore, au XIXème siècle, tenter d’assigner un rôle à la moitié du genre humain (…). La femme est comme l'homme, un être libre et autonome. A elle, comme à lui, la liberté de choisir la voie qui lui convient (applaudissements). Ces attentats à la liberté de la femme en font, en même temps que la serve, la mineure perpétuelle, la mendiante qui vit aux dépens de l'homme. Notre dignité nous fait protester contre cette situation humiliante.
Rapport de Hubertine Auclert au 3ème Congrès national ouvrier, Marseille, 1887