Diversité et mutations des espaces productifs
GEOGRAPHIE THEME 2
UNE DIVERSIFICATION DES ESPACES ET DES ACTEURS DE LA PRODUCTION
A l'aide des documents de votre corpus, identifiez les informations suivantes :
- les territoires et les espaces représentés (pensez bien ici à réfléchir à différentes échelles)
- les différents acteurs présents et mobilisés au sein de ce type d'espace productif
- les activités développées au sein de ce type d'espace productif
- les mutations opérées dans la localisation de ce type d'espace productif

A partir des informations récoltées, construisez une carte mentale sur le modèle suivant
Le Vietnam, un pays attractif pour les investissements
Avec un stock de 124 milliards de dollars, le Vietnam communiste est un bon exemple des effets des IDE dans un pays du Sud. Ceux-ci y privilégient pour 70% les 2 métropoles de Hô-Chi-Minh-Ville au sud et de Hanoï au nord. Leurs localisations renforcent les contrastes existant en privilégiant les espèces déjà les plus dynamiques et les mieux équipés. Ils délaissent largement les marges montagnardes à l'intérieur et les plaines littorales centrales défavorisées et mal équipées. Du fait des IDE, le pays connaît de profondes transformations. En 15 ans, l'agriculture passe de 65%, à 42% des emplois et l'industrie de 12% à 24% en créant 8 millions d'emplois, tandis que la valeur de la production industrielle double. Les produits manufacturés représentent 82% des exportations (matériel électrique, électronique, textile, automobile…). Le Vietnam importe des composants de Chine, de Corée du Sud, du Japon et de Taïwan, en assure le montage puis réexporte vers les Etats-Unis, l'Union européenne et le Japon. L'essor des IDE au Vietnam est rendu possible par les choix du gouvernement et du Parti communiste d'engager un vaste processus de réformes (privatisations, adhésion à l'OMC en 2006). Cette transformation relève donc bien des choix politiques de l’État.
Laurent Carroué, Atlas de la mondialisation, 2018
Carte de la production manufacturière mondiale
 
Une nouvelle donne industrielle mondiale
L'industrie demeure un des piliers de la puissance. Cette activité s'est largement diffusée en quelques décennies dans l'espace mondial et à de nouveaux pays dans le cadre de la DIT (Division Internationale du Travail).
La Chine est la première puissance industrielle mondiale, dépassant les Etats-Unis, loin devant le Japon et l'Allemagne, alors que l'Inde dépasse la France, Mexique, l'Espagne et que le Brésil rattrape le Canada. L'activité industrielle demeure très polarisée : 10 États réalisent 71% de la valeur de la production mondiale et 20 États 83%.
Pour autant, on assiste à une sensible diffusion de la production manufacturière dans l'espace mondial, souvent liée aux délocalisations productives (textile-habillement, automobile, électronique…). Ce processus intègre les espaces périphériques de l'Europe (Pologne, Slovaquie, Roumanie, Turquie, Maroc…), de l'Asie du Sud-Est (Vietnam, Philippines, Thaïlande…), de l'Asie du Sud (Inde, Pakistan, Bangladesh…) ou de l'Amérique centrale. Les effets sociaux et territoriaux sont considérables. Alors que l'Amérique du Nord et l'Union européenne perdent des emplois et se spécialisent dans les secteurs à haute valeur ajoutée (recherche, sièges sociaux…), les Sud gagnent 210 millions d'emplois.
Laurent Carroué, Atlas de la mondialisation, Autrement, 2018

La genèse de TangerMed

Après un long déclin de la ville de Tanger, une politique de mise en valeur de sa position stratégique sur le détroit de Gibraltar est décidée.

Les pouvoirs publics marocains mettent alors les bouchées doubles pour attirer les capitaux étrangers : ouverture en 1999 d'une nouvelle zone franche à vocation industrielle, mise en service en 2005 d'une autoroute vers Rabat et, en 2007, d'un nouveau port sur la côte méditerranéenne (TangerMed), aide à l'installation à mi-chemin entre la ville et le port, dans une autre zone franche, d'une usine automobile Renault-Nissan, inaugurée en 2012, construction d'une ligne de chemin de fer à grande vitesse vers Casablanca (…). Les zones franches regroupent plusieurs centaines d'entreprises qui emploient environ 50 000 salariés (…). Ce développement s'est appuyé sur une industrie d'exportation bénéficiant d'un statut fiscal privilégié. Mais cette renaissance s’est opérée contre le vieux Tanger, qui a été marginalisé. La ville elle-même a perdu son activité portuaire, [déplacée] à TangerMed.

François Vatin, « Tanger en toutes franchises. Mondialisation, industrialisation et questions sociales », Esprit, mai 2016