La genèse de TangerMed
Après un long déclin de la ville de Tanger, une politique de mise en valeur de sa position stratégique sur le détroit de Gibraltar est décidée.
Les pouvoirs publics marocains mettent alors les bouchées doubles pour attirer les capitaux étrangers : ouverture en 1999 d'une nouvelle zone franche à vocation industrielle, mise en service en 2005 d'une autoroute vers Rabat et, en 2007, d'un nouveau port sur la côte méditerranéenne (TangerMed), aide à l'installation à mi-chemin entre la ville et le port, dans une autre zone franche, d'une usine automobile Renault-Nissan, inaugurée en 2012, construction d'une ligne de chemin de fer à grande vitesse vers Casablanca (…). Les zones franches regroupent plusieurs centaines d'entreprises qui emploient environ 50 000 salariés (…). Ce développement s'est appuyé sur une industrie d'exportation bénéficiant d'un statut fiscal privilégié. Mais cette renaissance s’est opérée contre le vieux Tanger, qui a été marginalisé. La ville elle-même a perdu son activité portuaire, [déplacée] à TangerMed.François Vatin, « Tanger en toutes franchises. Mondialisation, industrialisation et questions sociales », Esprit, mai 2016