Septembre-novembre 1970 | Allende président du Chili Instauration du gouvernement d'Unité populaire |
11 juillet 1971 | La nationalisation des mines de cuivre suscite l'enthousiasme populaire |
13 aout 1971 | Sanctions financières des Etats-Unis contre le Chili |
1er décembre 1971 | "Marche des casseroles vides" organisée par la bourgeoisie contre Allende |
21 mars 1972 | Le Washington Post dénonce un projet de coup d'Etat par la CIA au Chili |
Août 1972 | Manifestation contre l'inflation |
10 octobre 1972 | Grève patronale des transporteurs routiers contre les nationalisations Organisation des cordons industriels (organismes ouvriers révolutionnaire) |
2 novembre 1972 | Entrée au gouvernement de 3 militaires et 2 syndicalistes |
Mars 1973 | Victoire relative de l'Unité populaire lors des élections législatives |
17 avril 1973 | Grève des mineurs du cuivre |
28 juin 1973 | Tentative de coup d'Etat militaire |
9 août 1973 | Entrée au gouvernement de hauts gradés |
23 août 1973 | Les députés du Parti national (droite) et de la Démocratie chrétienne déclarent le gouvernement illégal |
11 septembre 1973 | Coup d'Etat de Pinochet soutenu par la CIA Mort d'Allende |
1972, le début de l'épreuve de force
Tandis que le gouvernement d'Allende est contesté par l'extrême gauche qui lui reproche la timidité de ces mesures, ses opposants de droite organisaient un grand mouvement de grève visant à déstabiliser le régime.
Les hostilités commencent le 11 octobre avec la grève illimitée proclamée par la corporation des transporteurs routiers (…). Se joignent à cette grève, dans les jours qui suivent, les commerçants de détail dès le 13 puis l'ordre des médecins, des architectes, des avocats ; les syndicats d'employés de banques et pratiquement toutes les associations de professionnels de « classe moyenne » (…). Finalement les patrons des usines tentent à leur tour d’arrêter la production (…).
Face à cette situation, le gouvernement procède à des réquisitions (…). L'intervention de l'Etat dans une série de services et d'entreprises est décidée (…). A partir du 15 octobre, les collectifs ouvriers prennent en main la production et organisent la sécurité contre les attentats terroristes qui se multiplient contre les installations.
Le Chili sous Allende, présentation par Alain Joxe, sociologue et géopoliticien, Editions Gallimard, « Archives », 1974
Allende critiqué
Auparavant, nous craignions de voir le mouvement vers le socialisme fléchir et aboutir à un gouvernement centriste, réformiste, démocrate-bourgeois (…). Nous avons désormais la certitude que nous suivons une pente qui nous conduira inévitablement au fascisme (…). Nous exigeons que le programme de l'Unité populaire soit appliqué (…). 3 ans ont passé, camarade Allende, et vous ne vous êtes pas appuyé sur les masses et désormais nous les travailleurs avons perdu confiance (…). En octobre 1972, lorsque la volonté et l'organisation de la classe ouvrière permirent au pays de continuer d'avancer face à la grève patronale (…), lorsqu'on aurait pu asséner le coup de grâce à la bourgeoisie, vous ne nous avez pas fait confiance (…). La droite s'est dotée d'un appareil terroriste si puissant et organisé qu'il est à n'en pas douter financé par la CIA (…). Il n'y a que 2 alternatives : la dictature du prolétariat ou la dictature militaire (…). Le réformisme qui cherche à dialoguer avec ceux qui ont trahi à plusieurs reprises est le chemin le plus court vers le fascisme.
Lettre traduite par Emmanuel Delgado, cité dans Franck Gaudichaud (dir.)Venceremos ! Analyses et documents sur le pouvoir populaire au Chili, Syllepses, 2 013