Crise et fin de la démocratie au Chili
THEME 1 : COMPRENDRE UN REGIME POLITIQUE : LA DEMOCRATIE
Axe 2 : Avancées et reculs des démocraties
La bande-annonce du film


Repères chronologiques du gouvernement Allende

Septembre-novembre 1970
Allende président du Chili
Instauration du gouvernement d'Unité populaire
11 juillet 1971
La nationalisation des mines de cuivre suscite l'enthousiasme populaire
13 aout 1971
Sanctions financières des Etats-Unis contre le Chili
1er décembre 1971
"Marche des casseroles vides" organisée par la bourgeoisie contre Allende
21 mars 1972
Le Washington Post dénonce un projet de coup d'Etat par la CIA au Chili
Août 1972
Manifestation contre l'inflation
10 octobre 1972
Grève patronale des transporteurs routiers contre les nationalisations
Organisation des cordons industriels (organismes ouvriers révolutionnaire)
2 novembre 1972
Entrée au gouvernement de 3 militaires et 2 syndicalistes
Mars 1973Victoire relative de l'Unité populaire lors des élections législatives
17 avril 1973
Grève des mineurs du cuivre
28 juin 1973Tentative de coup d'Etat militaire
9 août 1973Entrée au gouvernement de hauts gradés
23 août 1973Les députés du Parti national (droite) et de la Démocratie chrétienne déclarent le gouvernement illégal
11 septembre 1973
Coup d'Etat de Pinochet soutenu par la CIA
Mort d'Allende
Pour mener à bien votre travail, vous devez confronter aux documents ci-dessous, l'extrait du film suivant :
- extrait 1 : passage allant de 7min35 à 8min54

Les États-Unis s'inquiètent de l'élection présidentielle chilienne

Au cours d'une réunion tenue avec les directeurs de journaux, à Chicago, un haut fonctionnaire de la Maison Blanche a déclaré, de son côté, que, si le sénateur Allende devenait président de la République, le Chili tomberait sous la coupe d'un régime communiste dont l'influence s’exercerait inévitablement en Argentine (…) et en Bolivie.

Ces commentaires laconiques traduisent bien l’appréhension de Washington. Pendant des mois, la presse des Etats-Unis avait répété que M. Jorge Alessandri, candidat de la droite, avait toutes les chances de succéder au président démocrate-chrétien Eduardo Frei. Et des personnalités américaines n'avaient pas hésité en sous-main à conseiller aux dirigeants de Santiago de favoriser sa candidature. Les résultats du scrutin [du 4 septembre 1970 qui donne la victoire à Allende] ont déjoué leurs espoirs et leurs calculs. Appuyé par une coalition de 6 partis politiques, le sénateur Allende a battu ses deux adversaires, en remportant 36,3 % des suffrages exprimés, soit 40 000 voix de plus environ que M. Alessandri. Déjà, en 1969, à Santiago-du-Chili, le candidat de l'Unité populaire nous avait fait remarquer que, « mathématiquement », il ne pouvait pas perdre les élections (…). Soutenu jusqu’alors par les communistes et les socialistes, il a reçu cette fois-ci l'appoint des voix du Parti radical et de l’aile dissidente de la démocratie-chrétienne.

Edouard Bailby, « M. Salvador Allende joue la conciliation »,Le Monde diplomatique, octobre 1970

Les Etats-Unis et l'Amérique latine dans les années 1960
 
La fin des prêts de la Banque mondiale auprès du Chili
Après l'élection d'Allende, les Etats-Unis et la Banque mondiale décident de limiter l'aide économique en faveur du pays. La baisse des aides provoque une profonde crise économique dans le pays
 
Le choix du rapprochement avec Cuba en pleine guerre froide

a) La visite de Fidel Castro au Chili

b) La réaction des Etats-Unis à l'élection d'Allende
L'élection d'Allende se présentait comme un défi à notre intérêt national. Nous ne pouvions accepter un second Etat communiste dans l'hémisphère occidental. Nous étions persuadés qu'à brève échéance, le Chili d'Allende allait adopter une politique étrangère gênant les Etats-Unis, affaiblir la solidarité au sein de l'Organisation des Etats d'Amérique, faire cause commune avec Cuba, tôt ou tard, établir des relations étroites avec l'Union soviétique
D'après H. Kissinger, A la Maison-Blanche (1968-1973), Editions Fayard, 1979

Le rôle des États-Unis

Le concours matériel apporté par la CIA à l'organisation de l'assassinat fait désormais d'autant moins de doute que, (…) dans le film Le Dernier Combat de Salvador Allende, Paul Wimert, attaché militaire des États-Unis au moment des faits, confesse très tranquillement, dans une interview, avoir remis aux comploteurs armes et argent.

Le Président Gérald Ford devait, pour sa part, vendre définitivement (en 1977) la mèche (…). Non seulement reconnut-il explicitement la participation active de la CIA dans la chute d'Allende, mais encore revendiqua-t-il le droit de son pays à contribuer au renversement de gouvernements constitutionnels étrangers s'ils venaient à afficher des tendances jugées, par lui, inacceptables. Quitte à avoir recours à la corruption et à la violence.

Antoine Blanco, Salvatore Allende. L'autre 11 septembre, Editions Bruno Leprince, 2 003