Aux oriigines de la démocratie
ENSEIGNEMENT MORAL ET CIVIL
Axe 1 : Fondements et expériences de la démocratie

Même si bien entendu le fonctionnement actuel de la démocratie ne correspond plus aux modèles anciens, on a coutume de dire que la démocratie telle que nous la connaissons trouve ses sources, si ce n’est son origine, dans l’Antiquité. Par ailleurs, la mise en œuvre ou du moins l’aspiration à la démocratie se poursuite au Moyen-Age, ne serait-ce qu’à une échelle locale et sur un laps de temps limité.

Comment la démocratie a-t-elle été envisagée et mise en œuvre au cours de l’Antiquité et du Moyen-âge ?

Objectif de la séance : Comprendre les origines de la démocratie, ses mises en œuvre mais également ses limites

Mise en œuvre : Réalisation d’une carte mentale prenant appui sur l’analyse d’un corpus documentaire

Les institutions sous la République romaine
 

Citoyens riches et pauvres

Servius Tullius (1) partagea les citoyens en cinq classes selon la richesse et les répartit dans l’armée. Il établit des degrés de façon que personne ne se sente exclu, tout en laissant la totalité du pouvoir aux plus riches. Les chevaliers de la première classe étaient en effet les premiers à voter. En cas de désaccord, ce qui était exceptionnel, on convoquait la seconde classe, mais il n’arrivait presque jamais que l’on consulte les dernières classes.

D’après Tite-Live, Histoire romaine, Ier siècle avant J-C

(1) Roi du VIème siècle avant J-C. Cette organisation a été conservée sous la République

Justice et responsabilité des dirigeants
Cesare Maccari, Cicéron dénonce Catilina, 1889, fresque (détail), 4 × 9 m, Sénat italien, Rome.
 
Le vote aux comices dans la république romaine
Denier d’argent représentant le vote aux comices, IIe-Ier siècle av. J.‑C., Civico Gabinetto numismatico, Milan.
Dans la république romaine, on vote pour élire les magistrats qui dirigent le régime. Mais le vote est pondéré en fonction des classes sociales : la voix des riches compte beaucoup plus que celle des pauvres.
 

Rome : une république non démocratique

À Rome, à l’époque de la deuxième guerre punique, toutes les choses avaient été organisées et étaient menées d’une manière si équitable et appropriée que personne, même parmi les gens du pays, n’aurait pu dire avec certitude si l’ensemble du régime était aristocratique, démocratique ou monarchique. Et cet embarras était bien normal. Car lorsqu’on regardait le pouvoir des consuls, le régime paraissait parfaitement monarchique et royal ; mais d’après le pouvoir du Sénat, c’était cette fois une aristocratie ; et si maintenant on considérait le pouvoir du peuple, cela semblait être nettement une démocratie. [...] Dans ces conditions, il serait normal de se demander ce que peuvent bien être les caractéristiques et la nature de la part laissée au peuple dans ce régime, quand d’un côté le Sénat détient l’autorité sur les secteurs que nous avons dits, avec ce point capital que toutes les questions de revenus et de dépenses sont traitées par lui, et quand de leur côté aussi les consuls ont les pleins pouvoirs pour la préparation à la guerre, les pleins pouvoirs pour les opérations en campagne. Néanmoins, une part est laissée au peuple aussi, et c’est même une part qui pèse très lourd : dans cette constitution, le peuple est le seul maître des honneurs et des peines ; or c’est par là seulement que sont préservés de la désagrégation tant les pouvoirs personnels que les régimes constitutionnels, bref, toute la vie des gens.
Polybe, Histoires, vers 150 av. J.‑C.