En très forte croissance depuis une décennie grâce à son pétrole, l'Angola est aussi le pays qui affiche le pire taux de mortalité infantile dans le monde, un contraste qui illustre l'ampleur des inégalités sociales. Entre 2008 et 2013, le 2ème producteur de pétrole d'Afrique a affiché une croissance moyenne de 6%, dépassant même la Chine en 2012. Pourtant, avec 54 décès sur 1000 naissances, le pays détient un triste record selon les derniers chiffres des Nations Unies. « C'est la preuve que la croissance n'a pas permis le développement du pays », pointe Nelson Pestana, professeur de sciences politiques à l'université catholique angolaise. L'indice de Gini, qui mesure les inégalités, est à 0, 55 l'un des plus mauvais d'Afrique, relève-t-il (0 correspondant à une égalité des revenus parfaite et 1 à une situation la plus inégalitaire possible). L'industrie pétrolière qui, qui assure 75% des recettes fiscales du pays et 90% de ses exportations, a produit une économie de rente, gourmande en capitaux et en technologies, mais créant peu d'emplois, seulement 1% du total du pays
AFP, « L'Angola, un grand écart de richesses permanent », www.l'express.fr, 15 avril 2015
L’Angola est, avec le Nigéria et l’Algérie, l’un des premiers producteurs de pétrole du continent. Il exploite des champs pétrolifères offshore
L'Angola reçoit des investissements étrangers importants, mais la majorité de la population demeure extrêmement pauvre. L'économie est peu diversifiée : en 2017, le pétrole représente 45% du PIB et plus de 95% des revenus d'exportation. L'or noir est exploité par une compagnie étatique, Sonangol, véritable Etat dans l'Etat, dont le président constitue l'une des figures les plus puissantes du pays. La découverte de nouvelles ressources pétrolières et gazières devrait permettre au pays de passer du 2ème au premier rang parmi les producteurs et exportateurs du continent. Malgré l'épanouissement du secteur pétrolier, 1/3 de la population de l'Angola vit avec moins de 2,00$ par jour. La mortalité infantile demeure élevée (54‰ contre 27 dans le monde), l'espérance de vie est faible (60 ans contre 71 dans le monde) et l'accès à l'éducation a commencé à s'améliorer seulement après 2002, date des accords de paix. Le chômage atteint encore plus de 20% malgré la manne pétrolière en raison de l'absence de redistribution des bénéfices et de l'absence de petites et moyennes entreprises dans une économie rentière. Plus alarmant encore, en 2017, l'indice de perception de la corruption classait l'Angola 167ème sur 180 pays.
S. Baffi et Y. Vivet, « L'Afrique australe », Géoconfluences, 9 janvier 2017