La Russie entre forces et faiblesses
«À première vue, la Russie ne semble pas dépourvue  d’atouts économiques. Le pays est le premier exportateur mondial de blé et de gaz, le deuxième exportateur  de pétrole brut et a profité des cours élevés et de la  dépendance européenne aux hydrocarbures.
[Mais] l’économie russe demeure excessivement dépendante des matières premières. En effet, 40 % des recettes 
de l’État dépendent des exportations énergétiques. La grave crise économique qui s’annonce risque d’avoir  des conséquences sociales désastreuses, tant la Russie  est déjà minée par les inégalités. Le pays a connu un  fort développement, une diminution de la pauvreté et  du chômage à partir de la fin des années 1990 […] mais  la répartition du patrimoine et des revenus est restée  massivement déséquilibrée. [Selon World Inequality  Database, les 1% des Russes les plus fortunés possèdent 48% des richesses du pays en 2020.] C’est beaucoup  plus que dans toutes les autres grandes économies: en France, le top 1% possède 22,1% des richesses ; aux  États-Unis, il en détient 35,3% et au Brésil 49,6%.
Ces inégalités sociales extrêmes se doublent d’inégalités territoriales tout aussi fortes. [Ainsi, le PIB/hab. dela région de Moscou est dix fois plus élevé que celui de la Tchétchénie].»
D’après M. Jublin, «Russie: les sanctions frappent une économie déjà fragile», Alternatives économiques, 9 mars 2022.