Deux histoires pour une seule terre
En 2003, des professeurs d'histoire israéliens et palestiniens, décident d'écrire chacun l'histoire du conflit entre les 2 peuples. Les 2 textes mis en vis-à-vis dans la publication d'origine, donnent ici leur version de la guerre de 1948.
Point de vue israélien : La guerre d’indépendance
Le 29 novembre 1947, l'Assemblée des Nations unies approuva à une écrasante majorité la proposition de création de deux Etats indépendants côte à côte. Le Foyer juif accueillit le soir même la décision par des chants et des danses, mais dès le lendemain matin les Arabes qui n'avaient pas accepté le plan de partage, soutenus par des volontaires venus d'autres pays arabes, se lancèrent dans des actions terroristes (...).
On appelle la guerre commencée le 30 novembre 1947 "guerre d'indépendance" parque qu'à l'issue des combats, le Foyer juif obtint son indépendance après en avoir été empêché par les pays arabes et les Arabes sur place. Les forces armées arabes attaquèrent les colonies isolées, les juifs dans les villes à population mixte, les routes, et montèrent également des opérations de terreur.
Point de vue palestinien : La Nakba (la catastrophe)
La résolution 181 votée le 29 novembre 1947 par l'Assemblée générale des Nations Unies préconisait le partage de la Palestine en deux Etats, l'un arabe et l'autre juif. Elle déclencha, d'une part, le compte à rebours de la proclamation de l'Etat d'Israël, le 14 mai 1948, et, d'autre part, la Nakba de 1948, synonyme de déracinement et de dispersion pour le peuple palestinien (...). Ce qui arriva au peuple palestinien en 1948 est une expropriation de la terre, une expulsion des habitants, un assassinat de la vérité (...). La destruction de 418 villages palestiniens, le souci de dissimuler toute trace indiquant le présence d'une vie palestinienne antérieure sur ces terres, les massacres commis contre le peuple palestinien, confirment la brutalité dont ce dernier, désormais dispersé, a été la victime. Le plus tristement célèbre de ces massacres est celui de Deir Yassin qui fit plus de 100 martyrs e des dizaines de blessés. Les survivants après avoir été soumis aux pires atrocités, pratiques immorales et inhumaines, furent expulsés de la localité.
Peace Research Institute in the Middle-East, Histoire de l'Autre, Leana Levi, 2004