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Un enseignement transformé
Photographie d'une classe de femmes dans les années 20 apprenant le nouvel alphabet imposé par la République turque
 
1934, les femmes obtiennent le droit de vote en Turquie
En 1930, les femmes obtiennent le droit de vote aux élections locales. Quatre ans, plus tard, elles obtiennent le droit de vote à toutes les élections ainsi que l'éligibilité.
 

Des réformes acceptées ?

Comment expliquer la capacité d'un pouvoir de changer, en seulement 4 ans, la quasi-totalité des repères sur lesquels repose une société sans rencontrer de résistance ? La réponse est simple : les kémalistes savent que le « peuple » n'est pas avec eux, mais qu'il n'est pas pour autant en mesure de montrer une hostilité affichée. Hüseyin Enver, un délégué qui participe au congrès des Foyers turcs (1) en 1928, dresse un tableau lucide de la situation : « Ne nous berçons pas d'illusions, camarades ! Cette révolution que nous avons accomplie n'a pas encore été vraiment digérée par le peuple. Hélas ! Le peuple a été abandonné à son état d'ignorance. Devant ces réformes qui se succèdent à un rythme accéléré, la tête lui tourne ; il est perdu, il se lance inconsidérément dans des mouvements réactionnaires. On lui ordonne de porter le chapeau ? Il accepte, il met le chapeau. Vous vous imaginez peut-être qu'il le fait de bon cœur ? Eh bien, non, camarades ! Le peuple est contre le port du chapeau ».

Hamit Bozarslan, Histoire de la Turquie, de l'Empire à nos jours, Tallandier, 2013

(1) Association nationaliste turque fondée en 1912 et qui soutient le kémalisme dans les années 1920