En Toscane, la rétractation des terres agricoles est surtout valable pour les espaces agricoles de plaines grignotés par l'habitat, les activités et les infrastructures. Les espaces agricoles des collines ont été moins urbanisés mais ont été restructurés. La culture de proximité a été remplacée par une mosaïque de parcelles de vignes et d'oliveraies. Dans les années 1950-1960, les grands propriétaires ont remembré les terres en de vastes unités productives adaptées à une exploitation mécanisée et à une main d’œuvre salariée, et planté la vigne dans le sens de la pente, parfois en défrichant également des espaces forestiers. Ces exploitations forestières se repèrent dans le paysage : elles forment des îlots viticoles homogènes. De plus, à grande échelle, cette restructuration est plus ou moins aboutie : dans les collines, il reste des vestiges de la culture de proximité, lorsque de vieilles vignes sont maintenues ou lorsque des oliviers sont encore intercalés entre les rangs de vignes. Cela s'explique peut-être par le maintien de très nombreuses petites et très petites exploitations non professionnelles autour des espaces bâtis. En 50 ans, les espaces cultivés se sont rétractés dans toutes les communes et les paysages agricoles ont beaucoup changé.

D'après C. Perrin, "L'empreinte des structures agraires sur les dynamiques paysagères e périurbain : une modélisation spatiale diachronique comparée entre la Provence et la Toscane", Méditerranée, 2013