Une diversité des paysages
Définir le paysage toscan revient à évoquer les clichés qui le caractérisent : des douces collines qui ondulent à perte de vue, des vignobles et des oliviers cultivés en terrasses, des cyprès aligné droits comme des « i ». La Toscane donne en effet l'image d'une campagne très sophistiquée, une région façonnée par des hommes artistes, aux mains expertes. L'organisation de l'espace se caractérise par l'utilisation de 3 espèces emblématiques : le cyprès, l'olivier et la vigne. Le rôle du cyprès est bien défini : couper le vent sur les lignes de crête, souligner les bordures des grands axes de circulation, définir des limites de propriété. L'olivier s'épanouit pleinement sur les collines de l'arrière-pays, entre 300 et 500 mètres d'altitude. Sur les presque 250 espèces d'oliviers recensés dans le monde, une cinquantaine sont cultivées en Toscane. Quant à la vigne, elle a toujours été omniprésente en Toscane.Mais, au-delà de ces éléments caractéristiques du centre de la région, la Toscane présente un paysage plutôt diversifié. La Maremme, par exemple, contrée de terres plates peu à peu conquises sur les marécages s'est ouverte au tourisme depuis quelques années. Dans le quart nord-ouest de la Toscane, le massif des Alpes apuanes, inséré entre une frange littorale et la longue vallée de la Garfagnana, offre un paysage essentiellement montagneux et forestier.
Jean-François Breuuiller et Melani Le Bris, Toscane - Ombrie, Géoguide, 2 018
La Toscane, espace rural multifonctionnel
Traditionnellement, les campagnes toscanes entretenaient des liens étroits avec les villes, au premier rang desquelles Florence, et comportaient un réseau dense de bourgs avec une forte tradition artisanale (travail de la laine et de la soie).
Après 1960, et alors que l'agriculture locale se recomposait douloureusement, un « système productif industriel » est apparu autour de nombreuses PME innovantes et d'une main d'œuvre bon marché, habile et attachée au pays. Malgré la concurrence internationale, les entrepreneurs s'adaptent en permanence en visant la qualité des produits. Parallèlement, les campagnes ont bénéficié très tôt des effets de la périurbanisation et de l'accueil touristique valorisant un bâti rural de qualité, sans que le territoire ne perde ses paysages et son identité.
Une agriculture en circuit court tente désormais de répondre à la demande alimentaire de nouveaux résidents en produits frais, notamment biologiques… Sur les collines, comme celle du Chianti, l’agritourisme de luxe se développe avec de nouveaux dispositifs comme des routes du vin et de l'huile d'olive. Les reliefs boisés sont aussi devenus des espaces de loisirs ou protégés (parc national Foreste Casentinesi).
Entretien avec Laurent Rieutort, Edition Magnard, février 2019
Conflits d'usage autour du Parc régional (voir carte)
Entre 1976 et 1999, la charte du Parc était assez stricte et créé de nombreux conflits avec les agriculteurs. Par exemple, l'interdiction de la chasse a permis aux oiseaux de se multiplier, mais ceux-ci ont causé de nombreux dégâts aux agriculteurs. Pour pallier cette charte rigide, le Parc à établi en 1999 un plan pour gérer les différentes problématiques de la zone (…). Les zones de plage connaissent une forte pression liée au tourisme. Les stations balnéaires de la côte attirent de nombreux touristes et notamment des jeunes.Plusieurs discothèques voisines du Parc, génèrent une pollution lumineuse et sonore qui perturbent la faune. Sur ce sujet, le Parc est en conflit avec les communes qui ne veulent pas entendre ces arguments naturalistes. Elles leurs opposent des arguments économiques liés au tourisme qui participe au développement de la région
D'après « Les démarches territoriales en Toscane : le patrimoine, terreau d'innovation de l'espace rural. Fiches expérience, www.parcs-naturels-régionaux.fr, janvier 2012