Enfin, voilà le responsable et coupable : le maire ! « Certaines villes ont été flinguées pendant des décennies par l’aménagement de zones commerciales immondes où de pauvres erres viennent acheter des babioles made in China ! » Si Glenmor le déplore, nombre d’internautes s’en réjouissent, à l’instar d’André de Douarnenez : « Leclerc vient d’ouvrir à Pouldavid, produits frais, producteurs locaux, poissons frais. Tout est dit ! » Seule Isa exprime une inquiétude : « Trop de zones commerciales et les municipalités continuent de grignoter la terre agricole. Moi j’habite et fais mes courses en centre-ville, je fuis les zones commerciales où tu achètes plus bas que tout et de piètre qualité ». Mais où le stationnement est facile et gratuit, ingrédient indispensable au confort du citadin ironisent Jeannine (« MDR ! Les centres commerciaux extra-muros, c’est stupide mais ça fonctionne ! On en crève… ») ou Mathieu : « Un p’tit centre commercial dans les prés et hop tout ira mieux ! »
Articled'Anne Lessard, Le Télégramme, 17 novembre 2019
Les villes moyennes : un modèle à réinventer
En décembre 2017, l’État avait annoncé un plan d'aide massif à destination de 222 villes moyennes qui sont touchées en plein cœur : augmentation de la vacance commerciale, dégradation du parc de logements, fermetures en série des équipements publics, perte de population...
Les 5 milliards du plan "Action Cœur de ville" suffiront-ils? La plupart des actions sont concentrées sur l'offre : "réhabiliter l'habitat ancien", "moderniser les commerces", "requalifier les espaces publics"
Et si, pour redynamiser les cœurs des villes moyennes, on repartait plutôt des besoins de leurs habitants? A l'heure où les métropoles sont en passe de devenir victimes de leur croissance, les villes moyennes pourraient devenir le centre d'un autre mode de vie urbain, plus apaisé et plus hospitalier.
Deux enjeux apparaissent alors. Le premier concerne le développement des services à la personne. L'équilibre des territoires passera avant tout par un meilleur accompagnement des habitants, à commencer par les personnes âgées et les jeunes. Le second consiste à réinventer la notion d'équipements collectifs. Les villes moyennes pourraient réinvestir les anciens édifices laissés en friche pour en faire de nouveaux lieux de vie en commun.
Manon Loisel, Nicolas Rio, Libération, 27 juin 2018